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Interview de Youness le nouveau prince du Raï

Comment a débuté votre carrière de chanteur?

Je suis né à Fès au Maroc, le 11 avril 1983, j'ai commencé à chanter très tôt et vers l'âge de 7 ans, j'ai fait ma première scène, c'est à ce moment-là, que je me suis rendu compte que j'étais vraiment fait pour ça. A l'époque j'en profitais bien, surtout à l'école, car mon professeur me demandait de rester avec lui pour lui chanter des chansons au moment de la récréation. Cela m'a permis de cumuler les bonnes notes...(rire). Par la suite, c'est en famille que cette passion s'est développée, j'ai 5 frères et soeurs et lorsque nos parents s'absentaient, nous en profitions pour improviser de petits concerts avec pour seul instrument une darbouka. Cela restera un moment privilégié de ma vie.

Quels ont été vos sources d'inspirations ?

Je suis depuis toujours attiré par la musique orientale, le Raï et le Chaabi, grâce à l'une de mes soeurs, je me suis aussi initié à la musique occidentale et plus particulièrement la musique américaine, comme par exemple, la Soul. A vrai dire, j'apprécie des artistes atypiques tels que Shakira, Christina Aguilera et pour revenir à la musique orientale, le chanteur Cheb Khaled.

Avez-vous eu une formation musicale ?

J'ai commencé à chanter tout seul. Ma première et réelle source d'inspiration a été ma mère puisqu'elle n'arrêtait pas de chanter dans la cuisine lorsqu'elle préparait les repas. Sa voix est très harmonieuse et j'étais vraiment transporté. Tout naturellement, je me suis, moi aussi, mis à chanter. Par la suite, j'ai suivi une formation de quatre ans et demi au conservatoire de Meknes en tant que guitariste et j'ai pris des cours de chant pour m'améliorer. Depuis, l'expérience a pris le pas et les concerts me donnent l'occasion de parfaire ma voix.

Vous avez gagné un concours au Maroc en 2003 «  Casting Star » qui est l'équivalant de la Star Academy en France, en avez-vous gardé un bon souvenir ?

Ce concours a véritablement été un tournant dans ma vie, car il m'a permis de rencontrer des personnes intéressantes dans mon métier et d'ouvrir des portes plus rapidement. Je ne regrette absolument pas de l'avoir fait et j'en suis plutôt fier. L'une des rencontres importantes de ma vie est celle avec Michel Lévy (ex-manager de Cheb Mami) qui m'a en quelque sorte lancé dans le métier. Il s'est comporté en véritable mentor et m'a aidé à m'y retrouver dans un monde encore inconnu pour moi. Depuis 2003, j'ai peu à peu tracé mon chemin et je sais que la route est longue avant d'atteindre le succès. Il ne suffit pas de gagner « Casting Star » pour être une star, le travail et la persévérance sont les bases de toute véritable réussite.

Qu'avez-vous fait après votre victoire en 2003 ?

J'ai quitté le Maroc et je suis venu en France, à Paris, où j'y ai fait la même année mon tout premier zénith à l'occasion de la « Nuit marocaine » en compagnie d'autres chanteurs orientaux.

Puis durant près de trois ans, j'ai enchaîné de petits concerts où je savourais la proximité avec le public. J'ai ensuite fait des plateaux TV comme sur France 2, où j'ai chanté pour la nuit du ramadan en 2007. J'ai aussi été le sujet d'un reportage diffusé par France 24. En 2009, j'ai sorti un titre « Pamela » qui a été diffusé sur Beur FM et au Maroc sur 2M. Ce titre a connu un véritable succès.

Qu'elle est votre signature musicale ?

Comme je l'ai déjà dit, ma musique est universelle et pour qu'elle puisse l'être davantage, je n'hésite pas à mélanger des genres tels que le Pop-Raï et la Soul-Raï ce qui n'avait pas été fait avant, puisque jusqu'à présent, les chanteurs de Raï mélangaient le Reggae et le Raï. Ce mixage des genres a permis de créer un Raï à part complètement différent de ce qui se fait en ce moment.

Sur les forums de discutions, on vous compare au chanteur Cheb Mami, qu'en pensez-vous ?

Certaines personnes me comparent à Cheb Mami, car, selon elles, nous avons des timbres de voix qui se ressemblent, cependant, nous avons deux styles différents. Dans mes chansons, les textes sont écrits en arabe littéraire et non en argot marocain ce qui leur apporte une valeur ajoutée. Les textes ne sont pas compliqués et écrits de façon à ce que tout le monde puisse facilement les comprendre. Enfin, je fais toujours en sorte que ma musique puisse être appréciée par des personnes venues de tous les horizons. Ma musique n'a véritablement pas de frontière...

Que faîtes-vous actuellement ?

En ce moment, je joue dans la comédie musicale « Tismée » dans le cadre du Festival Off de théâtre d'Avignon. Pour cette comédie musicale, j'ai dû apprendre à chanter entièrement en français et j'ai eu la chance de bénéficier de trois mois de cours de chant. En attendant l'album, je sors aussi un titre le 5 août, « Ramdane » qui raconte l'histoire d'un jeune homme qui a quitté son pays. Le 28 août prochain, je donnerai un concert gratuit au Parc de la Villette dans le cadre de la 27e nuit du Ramadan en compagnie d'autres artistes et enfin, en octobre, je chanterai à l'occasion du concert de la tolérance qui aura lieu à Agadir et diffusé sur M6 et TV5. De belles dates en perspectives...

Est-il vrai que vous préparez un album ?

Je suis effectivement en pleine préparation de mon album intitulé « Safar » dont le thème principal est le voyage. Cet album est autobiographique, car il raconte mon voyage du Maroc vers la France et les changements que cela implique. On y retrouve aussi les thèmes du renoncement et du recommencement, d'une renaissance dans une nouvelle vie où l'on se sent complètement étranger et loin de sa famille. L'album est composé de 11 titres, j'ai écris la plupart des chansons à part deux qui sont à Dino. Certaines de ces chansons m'ont demandé beaucoup de temps de travail, car elles se basent sur mon expérience et donc sur du vécu. J'ai aussi enregistré un duo avec Kenza Farah qui sortira au mois de septembre 2010.

Quelles sont vos attentes pour l'avenir ?